EN ENTENDANT BECKETT
Une exploration menée par Gérard Guillaumat et Isabelle Chladek à travers deux courtes pièces : BERCEUSE et CETTE FOIS, tirées de « Catastrophe et autres dramaticules » de Samuel Beckett.
Bribes d’une seule et même voix, la sienne, ABC lui arrivent des deux côtés et du haut respectivement… »
Berceuse est parcourue par la voix enregistrée de la femme, de la comédienne, et s’écoule au gré du balancement de son fauteuil.
Cette voix serait celle de ce personnage féminin qui parle d’elle-même à la troisième personne comme si elle se voyait « …errer de-ci de-là tout yeux toutes parts en haut en bas à l’affût d’un autre d’un autre comme elle… », d’une femme qui, abandonnant l’errance et le guet à la fenêtre en quête d’une rencontre impossible, finira par descendre s’asseoir dans la chaise qui a bercé sa propre mère jusqu’à la mort.
Dans ces deux textes, Beckett interroge une fois de plus le statut de la parole, de l’écriture, de la voix : qui parle ? peut-on dire « je » ? Lié à celui du sens de l’existence, ce questionnement est aussi celui qui « a couvé », sous tendu notre travail de mise en scène et d’interprétation. (Isabelle Chladek)