La saison 2016-17 de la Cie Folledeparole s’est déroulée sous le signe du «? genre ?» à travers quatre performances créées par Isabelle Chladek avec une troupe de jeunes artistes émergent-e-s et complices dans des lieux du quotidien genevois qu’ensemble elles, ils ont rendu spectaculaires et festifs.

 D’une performance à l’autre les questions, les imaginaires, leurs représentations se sont aiguisés, nuancés, les univers se sont enrichis au point d’amener naturellement à la rencontre d’une identité socio-culturelle typique du contexte napolitain :«Il FEMMINIELLA »

Ce processus d’une identité qui questionne le genre et son expression (féminin-masculin) se retrouve dans de nombreuses cultures. A Naples, il traverse plusieurs époques historiques et il présente des caractéristiques particulières qui incarnent une réalité « sui generis », l’archétype d’un troisième genre, simultanément archaïque et post-moderne.

Le « Femminiella » napolitain est reconnu par les habitant.e.s des quartiers populaires, prolétaires (Quartieri Spagnoli) avec lesquel.le.s il collabore à la solidarité sociale et économique. Il est la figure centrale de rituels importants de la vie communautaire qui requièrent des qualités spectaculaires telles que celle du travestissement, d’un langage coloré et salace, de gestes amplifiés voire caricaturaux qui rappellent à quel point les questions transidentitaires et de travestissement sont riches d’une longue généalogie dans l’histoire des arts de la scène et que l’espace du théâtre – censé être le lieu ultime des métamorphoses – est donc bien le lieu privilégié pour les symboliser.

Pour ce projet, un va-et-vient s’est installé entre les deux villes de Naples et de Genève ; il met en lumière ces deux modèles sociétaux qui nourrissent les deux axes du projet : performatif et politique, et dans lequel ces Femminielli seront placés aux carrefours des actualités artistiques, politiques et historiques de ces deux villes et d’ailleurs.